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Savoir dire « NON » au travail

Savoir dire NON à bon escient est un acte qui affirme votre professionnalisme.

Votre contrat de travail crée un lien de subordination. Ce lien se caractérise par l’exécution d’un travail sous l’autorité de votre employeur qui a le pouvoir de vous donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements.

Par délégation, votre manager peut donc vous demander régulièrement de lui rendre compte de l’avancée des travaux qu’il vous a confiés.

Cependant, si votre employeur dispose de pouvoirs, il doit néanmoins se conformer à certaines obligations dont notamment celle de fournir les moyens pour réaliser le travail demandé et celle de veiller à la santé physique et mentale de ses salariés.

Accepter sans cesse de nouvelles tâches à accomplir ou de nouveaux projets à gérer, en complément de sa charge de travail régulière, et sans avoir pour cela de moyens supplémentaires, peut mettre en péril votre santé. 

Accepter de dégrader sa santé est dangereux à la fois pour vous et pour votre entourage proche mais également pour votre entreprise.

Aussi, que vous soyez manager ou collaborateur, savoir dire non à bon escient, c’est affirmer son professionnalisme.

  1. POURQUOI DIRE NON ?

Parce que c’est non conforme ou illégal

Une demande qui contrevient à la loi ou aux procédures internes doit être impérativement rejetée et faire l’objet d’un signalement interne.

Le risque : A vouloir accepter l’inacceptable, on peut finir par perdre son emploi et devoir se justifier devant le juge. La responsabilité pénale des dirigeants de votre entreprise peut également être engagée.

Parce que c’est dangereux pour votre santé

Traiter trop de tâches en trop peu de temps avec trop peu de moyens augmente durablement le stress qui peut entrainer un épuisement professionnel. Un burn-out vous éloigne durablement du travail et fait courir un risque pénal à votre manager.

Le risque : Finalement, à vouloir trop faire on finit par ne plus rien faire.

Parce que trop prendre en charge c’est mal prendre en charge

A force de dire oui à toutes les sollicitations, vos horaires s’allongent, la fatigue s’installe et la qualité de l’ensemble des sujets que vous avez pris en charge s’amoindrit.

Le risque : Vous n’êtes à l’attendu ni sur le rendu des tâches incombant à votre mission ni sur le rendu des tâches supplémentaires que vous avez accepté de traiter. Votre évaluation professionnelle traduira ce manque de qualité et votre rémunération variable personnelle s’en trouvera réduite.

Parce que ça remet en cause votre équilibre personnel

Le travail qui déborde sans cesse dans l’espace personnel remet en cause votre équilibre vie professionnelle-vie privée.

Le risque : Les tensions que génère votre travail dans l’espace privé entrainent des répercussions dans l’espace professionnel. Vous devenez moins efficace au travail et moins présent auprès des vôtres. Vous perdez sur tous les tableaux.

  1. COMMENT DIRE NON ?

Il existe plusieurs façons de refuser une tâche ou un projet supplémentaire dès lors que cela impacte fortement votre rythme de travail. Vous pouvez accepter sous conditions ou refuser en expliquant vos raisons.

En troquant le sujet

Traduction : « Ce n’est pas possible actuellement sauf si ce nouveau sujet remplace celui sur lequel je devais travailler prochainement ; je ne pourrai pas mener les deux de front. Qu’est-ce qu’on décale ? »

En réclamant des moyens

Traduction : « Ce n’est pas possible actuellement sauf si, pour ce nouveau sujet, un renfort vient m’aider sur mon portefeuille actuel de tâches à réaliser ; seul(e) je ne serai pas efficace et je ne veux pas dégrader la qualité du rendu que tu attends. Qui peut venir m’aider ? »

En décalant le planning annoncé

Traduction : « Ce n’est pas possible actuellement. Je peux te proposer une autre date pour prendre en charge. Tu es ok sur ce planning décalé ? »

En interrogeant le périmètre adéquat

Traduction : « Ce n’est pas un sujet de mon périmètre. Qui gère le périmètre du sujet que tu me proposes ? »

En questionnant les raisons

Traduction : « Ce n’est pas un sujet qui entre dans les objectifs que nous avions définis. Pour quelles raisons me demandes-tu de prendre en charge ce nouveau sujet ? » 

En proposant une contribution

Traduction : « Ce n’est pas possible actuellement, pour moi, de prendre en charge ce sujet mais je peux intervenir comme contributeur (relecture, enregistrement, classement…). Cela te convient-il ? »

En validant une qualité conservée

Traduction : « J’ai déjà X sujets en cours ; si je prends en charge ta demande, la qualité de l’ensemble de mes sujets va être dégradée. Ce n’est pas possible pour moi. Nous sommes en phase, je pense ? »

En mettant en avant un risque pour l’entreprise

Traduction : « Je ne maîtrise pas ce sujet ; je risque de mal le faire ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur les intérêts de l’entreprise. Tu souhaites que l’on prenne ce risque ? »

  1. QUAND DIRE NON ?

Le collectif de travail mérite, pour être efficace, que chacun prenne sa part dans l’atteinte des objectifs. Maintenir un climat harmonieux nécessite donc l’acceptation de ses propres objectifs mais suppose également l’intégration d’un sentiment d’appartenance à une équipe qui implique une entraide mutuelle.

Aussi, dire « NON » doit toujours être motivé par la réussite globale, c’est-à-dire la vôtre et celle de votre entreprise. Seule la bonne foi et le professionnalisme doivent motiver un refus. 

Un manager de qualité appréciera toujours votre professionnalisme. C’est-à-dire votre capacité à prendre en charge ce que vous pouvez vraiment traiter et à refuser les sujets qui vous mettraient en risque et par ricochet qui pourraient le placer en difficulté face à sa Direction.

Gardez à l’esprit que lorsque vous refusez ce n’est pas parce que vous ne voulez pas mais parce que vous ne pouvez pas.